USoM est une association loi 1901 visant à agir pour la protection des restes humains, de leurs produits biologiques et de leurs études en contextes archéologiques et ethnographiques et pour l'union des disciplines scientifiques relatives à l'Homme.
La scène scientifique internationale est animée ces dernières années par le désir d’une application plus visible du statut de bien commun concernant les vestiges anthropologiques issus des collections muséales, ethnographiques et archéologiques. Avec l'arrivée de nouvelles (bio-)technologies toujours plus performantes et le développement des études pluridisciplinaires, ces supports humains prennent une place prépondérante dans d’autres disciplines.
En effet, au-delà du rôle jusqu’à présent joué dans la reconstitution de l’évolution morphologique et géographique de nos lointains ancêtres, ce matériel d’étude est, ces dernières décennies, de plus en plus impliqué dans la compréhension de notre état de santé actuel (par exemple).
Ainsi, ils se retrouvent au cœur d’une réflexion éthique plus soutenue.
Notamment du fait de leur considération de mobilier et plus que de corps humain, le matériel biologique humain collecté (lors de missions anthropologiques) est stocké indépendamment dans les différents organismes de recherche ayant procédé au prélèvement et/ou à l’étude. Cela représente un nombre conséquent d’échantillons humains bruts, c’est-à-dire le prélèvement initial, ou d’échantillons intermédiaires, c’est-à-dire résultant d’une manipulation biologique, ainsi que de données engendrées (brutes, publiées ou non).
Ces collections indépendantes ne sont souvent connues que des chercheurs de l’unité en question et accessibles (sur décision du détenteur) à certains spécialistes extérieurs qui en font la demande, parfois, de manière hasardeuse.
Le manque de transparence de ces collections et l'absence de structure gestionnaire engendrent des interrogations éthiques quant à l’appropriation, la concurrence et au pouvoir décisionnaire des organismes et chercheurs détenteurs concernant ce matériel humain.
Ce constat d'un isolement scientifique, allant à l’encontre de l’objectif scientifique commun et de l’intérêt général, appelle à revoir ces interventions de manière plus collective et transdisciplinaire tout en respectant la fragilité des ressources, la culture associée et leur caractère humain.
La question d’une perte d’humanité des êtres représentés par ces échantillons se pose.
Il ne faut toutefois pas oublier que la démarche originelle du sujet est purement altruiste dans le cas des populations traditionnelles et non consentie pour les cas archéologiques.
Il est important de penser à des actions protectrices communes.